Présentation et contact

Ceci n'est pas un blog!

C'est une histoire avec un début et pas de fin...
Un livre ouvert et jamais refermé.
Qui raconte une passion jamais assouvie, 
un feu intérieur qui jamais ne s'éteint...

Bienvenue dans ces pages!

ARS CRETARIAE, patronyme tout à fait abscons et imprononçable est une appellation latine traduisible par "articles céramiques" ou encore éventuellement "l'art de la terre cuite".
En précisant "ARS CRETARIAE ARCHEOCERAMIQUE" je précise un peu plus le sujet. 
Quoique...
L'archéocéramiste étant "ceui qui fabrique de la céramique ancienne", on ne sort pas des paradoxes...
Mais l'appellation est un peu plus parlante...

A vous donc de découvrir la suite! 

Pour me contacter:  

Par courriel: [[pierre.alain.capt(arrobase)gmail.com]]
Par tél: (0041) (0)79 606 15 14

Adresse: 

Pierre-Alain Capt
Rue du Couchant 3bis
CH-1404 CUARNY
.
Pour en savoir un peu plus:

Potier-archéocéramiste
Itinéraire d’un apprentissage et développement d’une animation archéologique

Mettre au point un travail de médiation dans le domaine de l’histoire et de l’archéologie est long et complexe. En fait il s’agit de faire cohabiter trois activités réclamant des compétences fort différentes. Du chercheur indépendant à l’artisan travaillant dans le secret de son atelier, puis au personnage public se montrant à l’œuvre et sachant susciter un intérêt historique, aimant se mettre en valeur et promouvoir son travail, un long chemin est à parcourir. 


L’acquisition d’une technique.

L’archéologie n’est pas ma formation de base, pas plus que la céramique ou la médiation culturelle. C’est uniquement par intérêt personnel pour l’histoire ancienne et l’archéologie que je suis venu à tenter des reproductions de céramiques antiques. Un intérêt marqué pour le passé régional de Suisse romande, la visite de sites de peuplement antiques m’ayant amené à découvrir de nombreux tessons dans les labours d’hiver. La collection en tant que telle, même si je conservais soigneusement tous ces artefacts, m’intéressait nettement moins que l’histoire des artisans qui avaient fabriqué ces objets, puis des personnes qui les avaient utilisées. Peu à peu l’idée germa de tenter de reproduire les gestes de ces potiers, de retrouver leurs méthodes de travail.
En 1995, la céramologie moderne était encore assez peu développée, cependant la consultation de nombreuses publications sur le sujet m’avaient fait découvrir des rapports de fouilles d’ateliers de potiers antiques et notamment des plans de fours gallo-romains. Je me décidai donc de tenter l’expérience. Sans aucune connaissance de la céramique moderne, le programme promettait d’être vaste….
Au début, c’est par tâtonnements, d’une manière assez empirique que j’ai progressé. Une sorte d’apprentissage de base qui m’a fait découvrir les rudiments du façonnage par tournage et modelage, ainsi que les techniques de base de la cuisson au bois.
C’est en 1998 que se firent les premières prises de contact avec les milieux de la recherche, notamment à l’Université de Lausanne. Bien que tout à fait embryonnaires, les résultats que j’avais déjà obtenus suscitèrent l’intérêt des spécialistes, et je fus cordialement invité à pousser plus loin mes recherches, les travaux scientifiques les plus récents et les plus pertinents étant mis à ma disposition.
Je mettrai ainsi les années suivantes à profit pour rechercher les sources archéologiques et historiques les plus précises possibles et affiner mes techniques de façonnage et de cuisson, tester différents tours de potiers et répliques de fours antiques. Mes contacts avec les milieux de la recherche se multiplieront et ainsi progressivement, d’un hobby, cette activité allait devenir le métier qui est le mien depuis 2006.
 



Le travail de recherche.



Un des problèmes majeurs auquel j’ai été confronté durant toutes ces années, outre l’acquisition des techniques propres aux spécialités de la céramique antique, a été la recherche des sources. Qu’elles soient iconographiques, épigraphiques ou archéologiques, elles forment un ensemble discontinu souffrant de nombreuses lacunes, parfois d’erreurs d’interprétation manifestes. Les documents sont rares, parfois peu lisibles, jamais publiés pour certains. Pour y voir plus clair, il convient de traiter séparément de chacune de ces catégories.


L’iconographie :

Un potier de Pompéi représenté sur une fresque. Regio II, 
Insula III, entrée 9. Source: www.pompeiinpictures.com
L’iconographie grecque et romaine offre quelques représentations de potiers à leur travail, et indiquent assez précisément le type de tours qui était utilisées à ces époques. En revanche, nous ne connaissons pas de représentations de potiers pour le monde celtique ou gallo-romain.  
De plus, du moins en ce qui concerne l’aire européenne, nous n’avons actuellement aucune image disponible pour la longue période allant du début du IVème siècle au XIIIème siècle. Mais les assez nombreuses enluminures et illustrations médiévales des XIV et XVème siècles montrent que le matériel n’a apparemment que très peu évolué au cours de l’histoire. 

Un tour à bâton médiéval. extrait d'une illustration de : 
 Boccace. Du cas des nobles hommes, BNF, M. fr. 235, Folio 158 verso.
Seulement deux types de tours sont représentés dans ces représentations. Le tour à main, qui fut le premier à être mis au point, traverse toutes les grandes périodes de l’Histoire, et survit encore à l’époque moderne. Le tour à bâton, qui consiste en une grande roue ou un grand disque de bois ou de pierre que l’on propulse à l’aide d’un bâton utilisé comme manivelle, fait apparemment son apparition à l’époque romaine. Là aussi, ce type d’installations traverse les âges et continue à être l’installation de base des potiers ruraux de l’Asie du Sud. En travaillant régulièrement sur ces deux types d’installations, j’ai pu constater que si l’acquisition de ces méthodes de tournage n’est guère aisé pour un potier européen moderne, un peu d’expérience permet de se rendre compte que non seulement ces installations sont parfaitement adaptées à des productions de masse, mais qu’en plus le tour à bâton offre un avantage significatif par sa très grande vitesse de rotation, comparable aux tours électriques modernes.
Le tour à pied, qui est une installation à double volant, le premier étant situé au ras du sol et propulsé par le pied du tourneur, et le second à hauteur de travail, offre l’incontestable avantage de libérer en permanence les deux mains du tourneur. Trop souvent représenté dans des tentatives de restitution ou interprétation du travail des potiers antiques, il ne fait son apparition en Italie que vers le XVème siècle. Il n’atteint que nettement plus tard le Nord de l’Europe, En France sous le nom de « Tour Italien », puis en Allemagne sous le nom de « Tour français » et enfin en Europe de l’Est, sous le nom de « Tour allemand ». Un type de tour différent, également à double volant relié par des barreaux, s’est toutefois développé dès la fin du XIVème en Allemagne et Europe de l’Est. 
Le plus ancien tour à pied avec bâti connu. Italie, XVIème s. D'après Picolpasso: 
Li tre libri dell'arte del vasaio. Firenze, éd. Conti, 1976.

On retrouve également dans le monde antique grec plusieurs représentations de fours de potiers ainsi que diverses opérations relatives à la cuisson des céramiques. Toutefois, ces représentations montrant systématiquement des fours à coupole fixe, ont induit en erreur de nombreux chercheurs. Si ce type d’installation était effectivement courant entre les VIIème et VIème siècles avant notre ère, et assurément nécessaires pour la production des céramiques à figures rouges ou noires, la grande majorité des fours, notamment dans l’aire gallo-romaine, ne comporte pas de couverture voûtée permanente. Il s’agit simplement de fours cylindriques dans lesquels la charge à cuire est simplement recouverte d’une couche de tessons destinée à retenir la chaleur.
Atelier de potier. Face B d'un pinax corinthien à figures noires, vers 575-550 av. J.-C. Provenance : Penteskouphia.
Musée du Louvre. Département des antiquités grecques, étrusques et romaines. Sully, 1er étage, salle 41

Les textes :

Les sources textuelles sont beaucoup plus rares et ne nous avancent guère. La nature artisanale du travail des potiers, leur statut social, la banalité de leur travail font que très peu d’auteurs ont écrit sur le sujet. Diodore de Sicile attribuerait l’invention du tour à Talès ou Talos, un neveu de Dédale. Posidonios et Sénèque citent Anacharsis comme inventeur du tour. Pline l’Ancien, dans son Histoire Naturelle, Cite Choroebe d’Athènes comme découvreur de la poterie, et également Anacharsis le Scythe comme inventeur de la roue de potier (Livre 7, LVII.7). Aucun d’entre eux toutefois ne s’étend sur le sujet. Pline évoque encore les diverses variétés de poterie dans son livre 35, XLV et XLVI ainsi que de l’art de modeler l’argile, mais ne s’étend pas les méthodes de travail. 


L’archéologie :

Vue aérienne de deux fours de l'atelier de 
Sallèles d'Aude.
L’essentiel des sources est donc archéologique. De nombreux fours de potiers ont été fouillés et bien documentés. A Sallèles d’Aude, par exemple, 7 fours de potiers dont de grandes unités destinés à la cuisson d’amphores à une cadence quasi industrielle. De nombreux postes de tournage situés à l’intérieur ou à l’extérieur des bâtiments montrent que le personnel qualifié associé à cette production était nombreux, notamment les tourneurs.


Quoique plus rares, des ateliers de fabrication, montrant des postes de tournage, des aménagements destinés à la préparation des argiles ont également été l’objet de fouilles et de recherches approfondies. En revanche, la découverte d’outillages liés au façonnage et au décor est beaucoup plus rare. De nombreux outils peuvent être fabriqués en matières périssable, comme le bois, et ne sont pratiquement jamais conservés.

  






Atelier de l'oppidum de Gondole, France, 
Puy-de-Dôme. LTD2b. Photo ©ARAFA 2006
Les rapports de fouilles sont donc une source d’informations primordiale grâce à la publication des planches de céramiques, que ce soient les pièces ratées et rejetées après les cuissons ou les ensembles parfois très importants recueillis sur les sites de consommation. Les descriptions, et notamment la textures des argiles étant parfois quelque peu abstraites et comportant une part de subjectivité, l’examen direct des tessons reste une source essentielle.





L’ethnoarchéologie:

Aujourd'hui, toujours le tour à bâton. Bakhtapur, Népal
Pour pallier aux lacunes dans les sources, il m’a donc fallu avoir un assez large recours à l’ethnoarchéologie, notamment en ce qui concerne les techniques de tournage en Asie et les techniques de modelage en Afrique. Dans la plupart des pays en développement, on pratique encore les cuissons traditionnelles au bois, que ce soit dans des fours parfois assez proches des installations antiques, voire en meule ou en aire ouverte, techniques qui n’on laissé que des traces très fugaces par les anciennes civilisations qui ont occupé nos contrées.
Une mission ethnoarchéologique au Népal conduite pendant plusieurs années par l’Université de Lausanne a permis par ailleurs l’acquisition des nouvelles données sur les techniques de façonnage et de cuisson, et témoignent avec précision du fait que certains aménagements liés à la cuisson, comme les meules chapées, ne laissent aucune trace après la cuisson.


L’expérimentation.

Réunir une telle documentation est un travail de patience qui s’étale sur de nombreuses années. Ainsi au fil des années j’ai pu affiner au fur et à mesure de l’accumulation de ces connaissances un modèle de productions des céramiques que je tente de reproduire :

  1. Choisir les argiles, expérimenter leur préparation, leur affinage ou leur dégraissage.
  2. Façonnage à la main, au tour ou au moule ou encore selon des techniques d’après les modèles reproduits.
  3. Contrôle et maîtrise des temps de séchage afin de déterminer le moment opportun des retouches de forme par tournassage, ainsi que de polissage qui suit immédiatement
  4. la pièce peut alors être décorée selon diverses techniques :
    • A l’aide d’un simple galet tranchant pour les sillons.
    • A nouveau au galet pour les décors dits « au lissoir ».
    • En effectuant des guillochis à la lame vibrante.
    • Par estampage à l’aide de poinçons.
    • Par estampage à l’aide de molettes.
    • Par excision, c'est-à-dire enlèvement de matière à l’aide d’un couteau ou d’une gouge.
    • En appliquant de la barbotine à l’aide d’une douille.
    • Par application de décors préalablement moulés.
    • Par application de peintures à base d’argiles avant cuisson
  5. Avant cuisson, la pièce peut encore être recouverte d’un revêtement argileux appliqué après une nouvelle phase de séchage (céramique sigillées et apparentées).
  6. Viennent enfin les opérations de cuisson. Le choix du mode de cuisson et du type de four est primordial.
  7. Après cuisson, vient enfin le défournement, et donc le tri des pièces réussies, et des ratés qui partiront au rebut. Certains ratés de cuisson sont soigneusement conservés, car ils mettent parfois en évidence certaines erreurs dans les procédés de fabrication. 

Cuisson réductrice par l'auteur. Suisse, 2011
Reconstituer cette chaîne opératoire a donc été un gros travail, qui a parfois demandé une longue recherche, et qui a nécessité un long apprentissage du geste artisanal. Si suivre l’enseignement d’un maître oblige à l’assiduité et de la volonté, repartir de zéro ou presque pour retrouver les gestes et les pratiques d’un artisanat en grande partie oublié exige des compétences multiples qu’il n’est pas facile de réunir. Effectuer les recherches et réunir toute la documentation nécessaire, construire des installations de tournage, monter des fours, fabriquer certains outillages, apprendre le métier de potier, c’est un peu se transformer en une sorte de « Mac Gyver » de la reconstitution archéologique.

Ce travail de recherche et d’acquisition de connaissances techniques et historiques n’est pas terminé, et ne le sera probablement jamais. Chaque jour de nouvelles découvertes archéologiques peuvent compléter les ressources, mais aussi remettre en question certaines des données acquises. Toutefois, cet ensemble de compétences est devenu largement suffisant pour le mettre à disposition du public.


L’adaptation à la médiation culturelle et à l’animation.

Démonstrations de tournage à la Römerfest Augusta Raurica. 
De tels grands évènements sont un contexte idéal pour une 
pratique démonstrative spectaculaire.
Mais comment procéder ? L’art de travailler les argiles est si vaste qu’il faut faire des choix. Transmettre un tel métier demanderait des années, et la transmission au public, la vulgarisation doit forcément se limiter à certains aspects partiels, souvent très démonstratifs, comme le tournage ou les cuissons en public. De ce fait, j’ai adapté certains types d’activités au public qui y assistera ou y participera.

On a vu que l’expérimentation complète de la production de céramiques est un processus complexe, c’est une chaîne opératoire qui peut demander jusqu’à plus de 10 jours compte tenu des temps de séchage. Il faut donc sélectionner les étapes les plus intéressantes, les plus illustratives, et également opérer un choix sur les types de céramiques qui seront mis en exergue. Il faut également adapter le discours. Non seulement il n’est la plupart du temps pas possible au cours d’une animation de parler à la fois du façonnage, du décor, de la cuisson, voire du statut social des artisans dans le monde antique. Formuler des objectifs précis est un impératif que l’on ne peut éviter !
 

Identifier le public cible :

L’identification du public fait partie des toutes premières nécessités auxquelles on doit tenir compte dans l’organisation d’un évènement ou d’une action de médiation. L’action et le discours doivent être adaptés en fonction des circonstances et du public auquel on a affaire, de ses centres d’intérêt, de son niveau de connaissances.

Une animation scolaire participative demande une structure et un discours totalement différents de ce que l’on peut présenter dans une animation muséale ou lors d’un festival ouvert eu grand public. Sans écarter la pratique démonstrative, je privilégie la répétition du geste, opérateur fondamental de tout apprentissage en ce qui concerne les  écoles avec de petits groupes d’élèves, ce qui permet la confection par exemple d’un grand vase sur lequel tous les élèves d’une classe auront travaillé. A l’inverse dans les grandes manifestations, je privilégie les pratiques très démonstratives et une forme de mise en spectacle plus divertissante comme par exemple les démonstrations de tournage au tour à bâton du type « Pompéi »
Les stages d’initiation, de formation ou de perfectionnement sont un excellent vecteur de communication et de transmission pour de nombreux publics, allant du simple amateur désirant prendre contact avec une technique à l’archéologue spécialiste désireux de compléter sa formation par une approche pratique de la discipline à laquelle il est quotidiennement confronté. Ainsi, dans un tel contexte, je peux aborder la thématique du choix des argiles et leur préparation selon la fonction des récipients, tels que les pots à cuire et marmites, mais aussi les grands vases de stockage ou la vaisselle fine de service. En abordant dans le détail certaines techniques de décoration, j’apporte également des éléments complémentaires permettant à ces spécialistes non seulement de mieux classifier les céramiques découvertes en fouille , mais aussi  d’améliorer les descriptifs ce ces dernières lors de publications scientifiques.


Gérer les impératifs :

L’espace et le contexte jouent un grand rôle dans les actions de médiation. Le musée offre un exemple typique dans lequel on peut offrir à la fois une pratique démonstrative et un ensemble de supports visuels permettant un bon équilibre entre divertissement et acquis scientifiques. Le montage d’une très grosse pièce, un dolium par exemple, peut susciter bien des discussions et des interrogations chez les visiteurs, et je peux facilement me servir de ce point de départ pour démarrer un dialogue souvent très constructif.
Hors ce type de carde exceptionnel, il faut composer avec l’espace disponible, souvent restreint. Dans le cadre d’une fête historique, je privilégie la mise en spectacle du geste artisanal, comme je l’illustre sur la figure 9. En captant l’attention du public par une opération spectaculaire réalisée au tour à bâton, en jouant sur le choc visuel, on crée une émotion forte destinée à sensibiliser les visiteurs, à l’inciter à découvrir plus. Une exposition de répliques de céramiques régionales, des brochures explicatives et la discussion complètent ce type de démonstration. L’animation scolaire elle aussi nécessite une adaptation particulière. Pour les plus petits, faire le lien avec les objets de leur quotidien, puis démonstrations et participation demanderont un matériel et un agencement bien particuliers à ce type d’animation.


Fixer des objectifs :

Un des premiers objectifs est toujours de m’adapter afin de chercher à mettre en valeur le patrimoine historique de la région où je me produis.je vais donc tenir compte des spécificités locales et chronologiques du site historique ou archéologique en rapport, et dans la mesure du possible chercher à reproduire quelques céramiques du répertoire local.
Initiation participative lors d'ateliers scolaires à Brig-Gamsen,  Suisse.   
L’encadré montre deux des vases réalisés avec ces classes. 
Les élèves étaient âgés de 8 à 10 ans.
Que le public, quel qu’il soit, acquière quelques notions de base sur la production céramique de la région concernée est également un objectif que l’on se doit de ne pas négliger. Son importance évoluera toutefois beaucoup selon le type de public ou de stagiaires auquel on a affaire, et aussi de sa formation de base. Dans toute prestation impliquant la un travail de la part des participants, il faut privilégier la réalisation de travaux personnels. Assister ensuite si possible à la cuisson de ces pièces, participer à l’ouverture du four laissera un souvenir fort, des traces matérielles et un bel aperçu de la chaîne opératoire complète.

Créer le choc visuel ou une émotion forte, mettre l’artisan et sa gestuelle en spectacle me semble important, voire essentiel. Cette expérience rare se révèle presque toujours positive en particulier chez l’enfant mais aussi chez l’adulte en favorisant le processus de compréhension. Travaille en costume peut encore renforcer l’impression. En créant un apriori positif sur l’histoire, on encourage probablement à développer cet intérêt par des initiatives personnelles ultérieures par de lectures, des visites de musées ou autres.


Vers l’avenir.

Effectuer les recherches et prendre le temps d’acquérir un savoir faire est certes essentiel. Si l’artisan expérimentateur envisage d’être utile, d’être d’un réel apport pour la communauté scientifique, il se doit d’être pointu dans se recherches aussi bien que dans sa pratique. Communiquer, transmettre est encore un autre métier et la médiation est un vaste champ d’activités pas toujours facile à explorer pour un artisan.
Il faut déjà être un peu fou pour faire aujourd’hui le métier de potier. Mais en général, les potiers sont un peu fous. Le jour où ils deviennent sages, ils ferment la porte de leur four. En ce qui me concerne, le feu brûle toujours et il n’est pas près de s’éteindre. Chaque pas en avant m’aide à entrevoir l’immense chemin qui reste à parcourir, tout ce qu’il reste à écrire. De nouvelles expérimentations sont en cours sur des variétés de céramiques plus rarement étudiées. D’autres chercheurs s’essaient activement à reproduire les céramiques sigillées. Faute d’installations de cuisson adéquates, j’exclus pour le moment ce type de céramiques de mon champ d’activités. Il y a tant d’autres spécialités, tant d’autres spécialités régionales. S’engager dans la céramologie et l’archéocéramique antique, c’est ouvrir un très grand livre que l’on ne referme jamais…

Un lieu très secret...






C'est mon atelier. Tout à fait microscopique. Impossible d'y travailler à deux...



Même cohabiter avec une amphore devient parfois compliqué...